Le périple de Jean-Pierre et Nadine

Jeudi 22 avril

Après une nuit calme, départ à 9 h, nous décidons de prendre la route touristique en suivant la côte jusque Essaouira 160 km. Le paysage est superbe.

Nous dirigeant vers le nord, nous n'avons pas le soleil de face et il fait beaucoup moins chaud dans la cabine. Par contre, il est de plus en plus difficile de s'arrêter pour prendre des photos, car nous sommes envahis par des enfants qui réclament, le temps d'ouvrir la portière, ils nous ont volé un paquet de bonbons que nous leur avons obligé à rendre, problème que nous n'avions pas connu dans le sud, c'était même l'inverse. La route est de plus en plus difficile, mais toujours plus jolie, vitesse moyenne de 20 km/h.

Et là, à un moment complètement inattendu, nous nous retrouvons derrière un camion de chevaux,  Nadine réussit à prendre deux photos inoubliables de l'intérieur du camion pendant que Jean-Pierre essaie de doubler sur une ligne blanche continue sur un faux plat qui descend. Choisissez la photo des deux qui vous surprend le plus...

Arrivée à 12 h 30 à Essaouira, ville que Jean-Clément connaît très bien.
Parmi toutes les histoires de  Jean-Clément, celle là nous paraît presque réelle. En 1973, comme un adolescent bien intentionné, il désire participer à la marche verte pour la libération du Sahara espagnol. A cours d'argent, il se fait engager sur un petit bateau de pêche à la sardine, pour salaire quotidien 5 dirrhams (0,50 €) et 2 seaux de sardines. Comme nous le savons tous, il a la bosse du commerce et de la cuisine et décide de faire griller ses sardines sur un barbecue (brasero) pour se faire un peu d'argent, et là de fil en aiguille les marocains en ont profité pour organiser un business, ce dont il est fier.
Nous sommes très content d'y avoir pris notre repas du midi : crevettes, gambas royales, cigales grillés et pour faire plaisir à Natalie, une araignée. Quatre mois après cette marche verte, Jean-Clément s'était retrouvé  2 mois en prison pour avoir pris des photos, ce n'était pas rose tous les jours surtout quand on est prisonnier politique.

Nous reprenons la route pour faire Essaouira-Marrakech 170 km, trajet pendant lequel nous en profitons pour rédiger ce texte.

Nous arrivons à Marrakech à 18 h et sommes attendus sur la route de l'Ourika par Joelle et Jaouad dans une superbe propriété de 2 ha complètement clôturée par un mur de 2 m de haut, lui étant passionné de botanique, nous sommes surpris par la diversité des plantes et arbres que l'on peut faire pousser à partir du moment où il y a un système d'irrigation approprié. Les poneys sont installés en clôture électrique dans un champ d'oliviers à l'intérieur de la propriété, nous sommes pour une fois en complète sécurité. Nos hôtes nous invitent à dîner et nous expliquent la vie au Maroc et sa politique. Une bonne nuit se prépare.